TEEN MOVIES :
Il serait réducteur de voir le teen movie comme un genre mineur. Si sa création répond &agrav1
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Deux amis pas très futés décident de finir leurs années de lycée en beauté. Mais pour cela, il faudrait d'abord qu'ils se débarrassent de leurs complexes.
Evan et Seth sont deux lycéens mal dans leur peau. Le premier est un empoté, le second, un obsédé. Alors que l'année de terminale touche à sa fin, ils réalisent qu'ils n'ont aucune chance d'être conviés aux nombreuses fêtes organisées par leurs camarades. Ils décident de ne pas se laisser abattre et tentent de se faire inviter par deux charmantes filles du lycée : Nicola et Jules. Parvenant à sympathiser avec elles, les deux adolescents leur racontent qu'ils participent à des soirées déjantées. Un soir, voulant acheter de l'alcool, ils se font repérer par deux policiers en patrouille : les officiers Michaels et Slater. Tout bascule alors. Evan et Seth vont vivre une nuit «supergrave»...
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"Il y a des moments où la conscience d'écrire pour un quotidien de référence est écrasante : qu
"Il y a des moments où la conscience d'écrire pour un quotidien de référence est écrasante : quand on s'assigne la tâche de convaincre son lectorat qu'un film dont le slogan est "on veut du cul" et le titre SuperGrave vaut la peine d'être vu.
D'autant que, cette fois, le matériel publicitaire n'est pas mensonger : les trois adolescents dont les tribulations nocturnes font la trame de ce long métrage sont en effet très graves - au sens contemporain du terme - il y a quinze ans on aurait dit qu'ils "craignaient un max". Et ils "veulent du cul".
Qu'est ce qui fait donc que cette comédie adolescente s'élève au dessus de sa condition ? Pas vraiment la mise en scène, discrète et efficace. Il faut plutôt chercher du côté de l'écriture et de la direction d'acteurs. SuperGrave est issu de la petite usine à comédies de Judd Apatow, le metteur en scène de 40 ans toujours puceau et En cloque, mode d'emploi qui officie cette fois en tant que producteur, et l'on retrouve, appliquée à l'adolescence, la méthode qui servit naguère aux jeunes adultes : un mélange de trivialité extrême et de finesse psychologique, une obscénité poussée jusqu'à l'absurde et des pauses où les pantins se font personnages.
C'est à l'interprète principal d'En cloque, mode d'emploi Seth Rogen, que l'on doit le scénario de SuperGrave. Le prétexte est ténu : un soir, vers la fin de leur dernière année de lycée, Seth (Jonah Hill) et Evan (Michael Cera) cherchent à acheter de l'alcool (interdit aux mineurs de 21 ans) et recrutent pour ce faire un troisième larron, un type encore plus nul qu'eux, qui s'est fait faire une fausse carte de donneur d'organe au nom de McLovin. Ce pseudonyme affligeant, la situation hormonale et juridique des trois garçons provoquent tous les quiproquos possibles, exposent les personnages à toutes les humiliations publiques et privées. Ce programme-là, celui de dizaines de comédies adolescentes, de Porky à American Pie, est accompli avec une énergie rendue d'autant plus efficace que le scénario et la mise en scène ne s'embarrassent d'aucun scrupule esthétique. Mais il flotte aussi un peu de mélancolie, dans la relation à la fois passionnée et désabusée qui unit Seth et Evan, dans la sensation très forte qui baigne le film d'un adieu à l'enfance.
Les trois interprètes n'ont plus rien à voir avec les jolis garçons du "brat pack" des années 1980, quand les adolescents à problème avaient la jolie gueule de Rob Lowe ou Tom Cruise. Jonah Hill et Michael Cera ont de vraies têtes de garçons auxquels une fille normalement constituée ne donnerait même pas l'heure. Quant à Christopher Mintz-Plasse, nouveau venu, chargé d'assumer toutes les tares physiques, mentales et morales de "McLovin",il est d'une vraisemblance vertigineuse. Si l'on veut une définition du terme "nerd", il suffit de le voir apparaître à l'écran, dans toute sa gaucherie et sa disgrâce.
Enfin, les éducateurs seront rassurés d'apprendre que SuperGrave est aussi - à l'instar de 40 ans toujours puceau et En cloque, mode d'emploi - une leçon de morale. Pour en préciser la teneur, il faudrait dévoiler la fin du film, il suffit de savoir que les adolescents, comme le quadragénaire et le père par accident, feront l'expérience de la responsabilité amoureuse, pour leur plus grand bien et celui de leurs partenaires."
"Après En cloque, mode d’emploi, la patte de Judd Apatow trace à nouveau son sillon dans Supergrave 
"Après En cloque, mode d’emploi, la patte de Judd Apatow trace à nouveau son sillon dans Supergrave (dont il est producteur). Il s’agit encore de sublimer freaks et losers, de creuser ce qu’ils ont de touchant et de sensible, de cultiver leur puissance burlesque et conceptuelle sous des cieux amicaux. Judd Apatow y passe même en douce le relais à Seth Rogen (héros de En cloque…), coauteur d’un script autobiographique et généreux envers ses personnages, lycéens anxieusement désireux d’être dépucelés avant d’entrer en fac. Supergrave est ainsi le petit frère hystérique et choral de 40 ans, toujours puceau.
Steve Carrel, le vieux garçon attentiste jusqu’à l’insoutenable de 40 ans…, fait place à trois archétypes scolaires nerveux, transcendés par de jeunes acteurs formidables : le petit gros sarcastique (Jonah Hill, de la nébuleuse Apatow), le lunaire malingre (Michael Cera, de la série Arrested Development, et sosie de Beck) et le premier de la classe binoclard (Christopher Mintz-Plasse, débutant très prometteur). On louera encore une fois le flair d’Apatow pour choisir des corps comiques idéaux.
L’argument rappelle bien sûr American Pie, qui prend ici une grosse déculottée. Par son écriture soignée en dessous de la ceinture, Supergrave revivifie le genre de la teen comedy, déjà croisé dans l’univers “adulescent” de Judd Apatow avec son excellente série télé Freaks and Geeks (1999-2000). Les rites ados sont méthodiquement dilatés. Trouver de l’alcool, danser à une soirée, être confronté à la police, autant de jalons du récit initiatique anamorphosés par l’absurde. Gags grossiers et potaches dessinent la réponse anale au spleen ado vaporeux de Gus Van Sant : on y couche bourré et on vomit pour exister, s’incarner. Le film capture avec justesse l’inconfort de l’âge des possibles : si mystère il y a, c’est que tout y paraît impossible, surtout pour les corps ingrats menacés par leurs hormones et le conformisme.
Avec juste un escalator, un centre commercial et deux regards, le finale ménage un frisson durable, presque hébété, sur les sentiments qui mûrissent ou éclosent. On voudrait y entendre Bowie chanter Up the Hill Backwards (“Le vide créé par l’arrivée de la liberté”). Frisson logé aussi dans la nature curieusement angoissante du monde de Supergrave, presque voisin de celui de Ken Park. Les adultes y sont impuissants, effacés ou irresponsables : en particulier deux flics sinistrement infantiles (dont l’un joué avec jubilation par Rogen), et d’autant plus troublants qu’ils évoquent des doubles plus âgés des héros. Ailleurs, le film bifurque vers une virée nocturne de cauchemar à la After Hourset un protagoniste a une compulsion pour les dessins stylisés et humanisés de zizis – qui fait se souvenir que la chenille humaine de Freaks de Tod Browning tenait du phallus monstrueux. Supergrave rappelle enfin que le burlesque est d’abord l’irruption de l’étrangeté d’un corps. Les freaks et geeks sont hilarants parce qu’inquiétants."
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